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Les sujets qu'il a découverts au sein de cette riche culture ont trouvé leur place dans ses tableaux, créant ainsi un pont entre son art et le patrimoine maori.

Cependant, les îles du Pacifique ont exercé sur Gauguin un charme bien plus vaste que celui de la culture seule. Il était émerveillé par la beauté insouciante des habitants locaux, captivé par leur mode de vie paisible. Cette fascination a trouvé son expression dans ses œuvres, qui dépeignent une Océanie paradisiaque. Cependant, même à cette époque, l'ombre de l'arrivée des Occidentaux commençait déjà à obscurcir ce paradis, apportant des changements qui allaient transformer à jamais la vie sur ces îles.

Dans sa peinture, Gauguin a osé s'affranchir des conventions artistiques occidentales. Son style primitif et l'utilisation audacieuse des couleurs ont révolutionné la manière dont l'art était perçu à son époque. Que ce soit le sol pourpre et lilas de "Paroles du diable" ou le mur jaune qui sert de toile de fond à "La Fille à la mangue," Gauguin a délibérément rompu avec les normes traditionnelles, créant ainsi une prodigieuse explosion de couleurs dans son art.

Cependant, malgré son évasion vers ces contrées lointaines, il ne pouvait échapper à un sentiment de provincialisme qui parfois le rattrapait. Les habitudes et les comportements occidentaux qu'il avait cherché à fuir semblaient se glisser par moments, sous forme de parodies grotesques, dans cette colonie française éloignée. Ce décalage entre son désir de fuite de la civilisation et la réalité qu'il trouvait parfois sur place était source de désillusion pour lui, comme en témoigne cet extrait de son ouvrage "Noa-Noa."

Ainsi, les voyages de Gauguin dans le Pacifique ont été bien plus que de simples périples artistiques. Ils ont été des explorations profondes de la culture, de la nature humaine, de la couleur et de la liberté artistique, chacun de ces éléments laissant une marque indélébile sur son œuvre et sur l'histoire de l'art.